A PROPOS DES ARTISTES
CHLOE
Chloé a indubitablement emmené toute une génération sur son terrain de jeu de musiques électroniques qui ne se limitent pas à la techno et au club. Elle est compositrice, et composer c’est développer une idée artistique, dont l’électronique décuple les possibles, tout en sachant quand un morceau est terminé. La gageure est de parvenir à conserver cette certitude malgré les doutes qui affleurent au long du processus créatif. C’est précisément de ce questionnement intérieur, de cette contradiction et des décisions qui permettent de la résoudre, que se nourrit Chloé.
Autant férue de musique de films qu’adepte de la guitare, la scène électronique la happera très tôt et fera naître chez elle une curiosité indéfectible pour les machines. Son appétit pour les vinyles scellera une carrière de DJ aux explorations subtiles. Dès son 1er maxi Erosoft (2002), Chloé écrit des histoires sans se contenter d’un assemblage de morceaux fonctionnels. De nombreux maxis et remixes suivent sur des labels tels que Bpitch Control, Live at Robert Johnson, Kill the Dj, My Favorite Robot, ou Throne of Blood, qui lui ouvrent grand les portes des clubs du monde entier dans lesquels elle est une tête d’affiche incontestée. Car ses sets impressionnent par la cohérence avec laquelle Chloé concilie des styles éclectiques. Obsédée de découverte musicale, elle assemble de manière unique des morceaux aux styles parfois à la marge les uns des autres, tout en contrastes, pour chaque fois proposer des mixes singuliers. Ses 2 albums s’inscrivent dans la continuité de ce travail de narration : The Waiting Room (2007) et One In Other (2011 – nommé aux Victoires de la musique), en se jouant finement des esthétiques, restent imperméables à l’épreuve du temps.
Cette volonté d’éviter les formules, cette recherche musicale et humaine constante, lui ont donné l’impulsion d’un label qu’elle a concrétisée avec Lumière Noire. Chloé catalyse ainsi l’éclosion de projets d’artistes découverts en tournée, toujours sur des coups de coeur musicaux, comme récemment Il est Vilaine ou Sutja Gutierrez. Car ce qui caractérise peut être le mieux son travail depuis déjà plus de deux décennies, c’est l’exigence, mais aussi la curiosité, qui évidemment provoque des rencontres. Ses collaborations sont l’autre moteur de sa réinvention permanente. Par sa volonté d’adopter le point de vue de l’autre, elle cherche à détromper le carcan des références par la surprise. Ces rapprochements dépassent les genres musicaux et les disciplines et se tissent d’amitiés, comme avec le duo Nova Materia, dont elle produit aujourd’hui les disques.
Chloé s’est sensibilisée à l’analyse musicale, aux travaux de l’Ircam, qui lui ont ouvert une toute autre écoute, de l’électro-acoustique à l’école spectrale, venue enrichir sa palette sonore. Elle a poussé plus loin la démarche en revisitant Steve Reich pour la série « Variations » de France Télévisions, en duo avec Vassilena Serafimova, percussionniste bulgare à la formation académique, avec laquelle la jonction s’est faite sur l’improvisation.
Toujours très encline à repousser les propres codes de son art, elle n’hésite pas à se frotter à toutes les innovations, comme la composition et la diffusion en son spatialisé binaural, avec Radio France (dont la collection « Séquences » en partenariat avec France Télévisions). De même, Chloé collabore avec l’Ircam sur un concept de live participatif, dans lequel le public est amené à interagir avec la musique, « Chloé X Ircam ». Le projet a aujourd’hui pris la forme d’une installation et est encore amené à évoluer.
Encore au-delà, Chloé prise le travail de la musique à l’image. La BO du film Paris la blanche de Lidia Terki, avec laquelle elle collabore depuis ses formats moyens et courts, l’a notamment amenée à composer pour la première fois avec la tradition orale des musiciens kabyles, au bénéfice de fulgurances d’improvisation. La Cinémathèque Française lui a commandé la musique de la version restaurée par le British Film Institute du Blackmail d’Hitchcock (le dernier film muet d’Hitchcock), qu’elle joue en live avec humilité, accompagnant le film au plus juste sans en écraser l’image.
Chloé a naturellement continué d’élargir son propos à l’univers de l’art contemporain, ce que la Biennale de Venise lui a permis de faire en 2013, l’artiste franco-libanais Anri Sala lui ayant demandé une performance pour sa vidéo « Ravel Ravel Unravel ». Cette année, c’est l’artiste Xavier Veilhan qui l’invite en résidence au Studio Venezia dont il est curateur à la Biennale de Venise, et où elle créera une nouvelle pièce en juillet 2017 avec Vassilena Serafimova.
Le 3ème album de Chloé, Endless Revisions, paraît sur son label Lumière Noire Records et sa richesse ainsi que sa maturité impressionnent. La pochette en est réalisée par l’artiste Noémie Goudal, dont la dialectique des espaces qu’elle met en jeu entre en résonance avec les mondes sonores de Chloé. Elle photographie notamment ses propres installations monumentales et évoque le désert, la montagne. La montagne qui a fournit une des phrases qui a marqué Chloé (qui sert de titre à un morceau d’Endless Revisions) : à la question de savoir pourquoi il s’entêtait à escalader l’Everest, l’alpiniste anglais George Mallory répondit « because it’s there » (parce qu’il est là). Une réponse qui pourrait résumer l’appétit qu’a Chloé elle-même pour le monde qui l’entoure.
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SYNAPSON
Depuis le début de leur histoire il y a 10 ans, le duo Synapson s’attache à naviguer entre différents univers culturels, à retravailler et faire découvrir des sons du monde entier, et à créer des titres originaux en collaboration avec des auteurs-compositeurs issus de cultures musicales variées.
Avec leur premier album Stendhal Syndrome en 2012, ils font leur arrivée sur la scène électronique française, et c’est en 2014 avec le rework du titre de Victor Démé « Djon Maya Maï » qu’ils connaissent leur premier gros succès en France et que leur appétit pour ce mélange des genres si original grandit.
Dix ans plus tard, ils ont fait plusieurs fois le tour du monde pour porter leur musique, et ont pu jouer sur des scènes prestigieuses en France, du Printemps de Bourges aux Vieilles Charrues, en passant par Solidays, jusqu’à un Zénith de Paris complet pour l’occasion.
En 2020, désireux de revenir aux sources de ce qui a rendu leur musique si palpitante, Alex & Paul s’embarquent dans un nouveau projet qui inclut des collaborations issues des quatre coins du monde, dont le premier opus, Global Musique Vol.1 est déjà disponible.
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