French Touch Tour

Jérémy FREROT
15 avril 2021   

A propos de Jérémy Frerot

« J’aime jouer et chanter avec les gens ». Pour Jérémy Frerot, qui vient d’aborder sa trentaine, la musique est synonyme de partage. En a témoigné, jusqu’en 2017, la folle aventure des Fréro Delavega. Puis il y a un repli, celui du premier album solo, Matriochka, où le musicien a laissé libre cours à ses penchants contemplatifs et aux expérimentations électros. Cependant, il lui a fallu beaucoup de travail pour parvenir à « s’exprimer pleinement ». Parce que prendre la parole n’est pas toujours inné, dans une société parfois tendue. Ainsi, pour Meilleure vie, Jérémy a souhaité s’éloigner des pulsions mélancoliques de Matriochka. Et lâcher prise. C’est entre l’isolement du confinement et de joyeuses retrouvailles dans une maison en Touraine avec sa tribu formée par Laurent Lamarca, Ben Mazué et Vincha qu’il a façonné son ton. 

Sa voix, même : « La tournée a joué sur ma technique vocale et ma vision artistique, jamais je n’aurais osé faire ce genre de musique en sortant des Fréro, car elle demande de l’amplitude. Ma tournée solo m’a aussi appris à être à la fois partout et derrière le micro. » Son impulsion vocale, il la trouve avec le morceau « Je m’en sors bien »: « J’avais envie de dire ce qui me passait par la tête. Ne plus prendre quatre chemins, ni proposer une double lecture. Que les mots soient simples.» L’amour, les amis, les emmerdes, ce qu’on lègue aux enfants et ce qu’on apprend sur soi au fil du temps… Voilà ce dont parle Meilleure vie, autoportrait où Jérémy ne souhaite apparaître seul puisque son entourage compte énormément : « sans les autres, j’ai du mal à avancer et à me sentir vivant ». Une Meilleure vie, « c’est ce dont on a tous envie : une existence plus saine, plus joyeuse », commente-t-il. Face à l’actualité anxiogène, il lui a paru crucial de « raconter du positif ». Pour ce, il a fallu revenir à l’acoustique, rajouter de la basse, de la batterie. Et susciter du groove ! Celui qu’écoute et aime Jérémy : de Jorja Smith à Still Woozy, de Mac Miller à Ben Harper. Afin de se concentrer sur les textes et les lignes mélodiques, Jérémy a demandé à ses complices Romain Joutard et Julien Grenier d’apporter leur talent de compositeurs. Le premier titre écrit pour Meilleure vie, « J’ai la mer » a vu le jour au Cap Ferret, en plein hiver, avec Ben Mazué. 

Bénéficiant d’une ouverture à la guitare d’obédience californienne, cette ritournelle s’adresse au fils de Jérémy : « Je lui dis ce qu’il va pouvoir voir, ce qu’il faut essayer de faire pour affronter la vie, ne pas marcher dans les vrais sentiers. » Un conseil nourri du vécu : plus jeune, alors qu’il avait du mal à s’intégrer dans la société qu’on lui proposait, Jérémy a su sortir des cases. Tout comme il sort de sa zone de confort pour Meilleure vie, veillant à faire honneur aux compositions reçues, réinventant la manière de raconter le texte. En résulte un chant plus urbain, assorti aux tempos. Si la couleur de l’album ne connait pas de violentes variations mais plutôt de subtiles nuances, elle laisse place à des humeurs et des ressentis distincts. « Un homme » confesse ses doutes en tant qu’homme, affirmant sa solidarité des combats pour les droits de la femme. Dans « Fais-le », il rappelle qu’échouer, c’est l’apprentissage de la réussite. Qu’il faut décrocher de son ego pour écouter son instinct. 

Des chansons nourries de pop comme de sentiments forts, parmi lesquelles « Ca déborde », « Je te veux » ou « Le bonheur », le démontrent chacune à leur façon. Pour Jérémy Frerot, la musique est un art qu’on partage. Surtout en ces temps où il est si difficile de se rassembler. D’ici à ce qu’il reprenne la route de la tournée, sa musique va nous accompagner dans nos salons, « tout en se racontant nos vies et buvant des coups », sourit Jérémy. Il sait de quoi il parle : son chaleureux bar Le Pestacle, qui donne son nom à l’un des morceaux les plus funky du disque, égaye le bassin d’Arcachon depuis sa récente ouverture. On l’entend dès les premières notes, ces nouveaux titres sont taillés pour la scène : « Je me sens bien dans cet album, je vais le vivre à fond en live », confie Jérémy. Il ne sera pas seul : cette Meilleure vie est désormais à imaginer ensemble.

Galerie Photo

Crédit Boby Allin
Crédit Boby Allin
credit-boby-allin
credit-boby-allin-
credit-boby-allin-
credit-boby-allin-
credit-boby-allin-
credit-boby-allin-
credit-boby-allin-
credit-boby-allin